Chau, Chau
Me voilà enfin arrivée et installée à Buenos Aires.
Quand j'ai vu mon nom sur une affiche en bas de l'escalator à l'aéroport de Buenos Aires, je savais que quelque chose allait clocher. En effet, la pression est montée d'un coup quand je me suis rendue compte que tout le monde avait récupéré ses valises...sauf moi. Bienvenue à Buenos Aires. L'hôtesse n'avait pas l'air du tout surprise et ose même me dire que cela arrive souvent.
Premier choc culturel: la conduite. Pas de ceinture à l'arrière de mon taxi et des voitures sur une autoroute 4 voies. Mon chauffeur se balade d'une voie à l'autre, sans clignotant ni regarder dans le rétroviseur, doublant une voiture escargot ou se faisant doubler (frôler) par un bolide.
Deuxième choc culturel: la langue. Bien que maitrisant un peu l'espagnol, je me demande parfois si l'Argentin s'apparente vraiment avec la langue de Cervantes. Presque tous les mots de la vie courante sont différents...
Petite anecdote: je pars à la recherche d'un adaptateur de prise. Le vendeur me parle, je ne comprends pas, je fais donc répéter mon interlocuteur qui comprends immédiatement que je suis étrangère et par conséquent hausse considérablement le prix de mon adaptateur que je paie donc une fortune. Mais ça je m'en rends compte évidement en rentrant chez moi. De toute façon sans ouvrir la bouche, je suis trahie. Ma couleur de peau oscillant entre blanc clair et rouge clair et mes yeux bleus trahissent mes origines basco-normandes au milieu de ces hispano-italo-indiens à la peau mate et aux yeux foncés. Je fais donc office de blanche exception en cette fin d'été argentine.
Et puis Buenos Aires c'est aussi le bordel, ce bordel que l'on retrouve dans les villes du sud, ce bazar organisé, ou tout va dans tous les sens. Les gens ne paraissent pas pressés du tout, ils attendent, font la queue, discutent, vivent dehors. Il règne une ambiance espagnole, italienne, ça parle fort, l'accent est chantant, de grandes avenues bruyantes, les klaxons, les scooters, les bus rafistolés et colorés...
Une chose est sure, ma rigidité habituelle est mise à mal. J'apprends peu à peu à ne pas me stresser si le train est arrêté 10 minutes sans raison, si il y a la queue au guichet...des petites choses pour lesquelles il faut apprendre à relativiser.
Il y a aussi la misère qui est bien visible cette fois. La pauvreté et la richesse vivent ensemble mais ne se rencontrent jamais. Une vie en parallèle. Les beaux immeubles jouxtent des maisons de taule. Les magasins approvisionnent les charriots des cartoneros, d'autres récupèrent le plastique des poubelles des plus belles avenues.
Il est étonnant pour un européen de voir le poids de l'informel en Argentine et en Amérique Latine en général. Ici tout s'achète et se revends, du classeur dans le métro, à la bouteille d'eau dans la rue, en passant par le cirage de chaussures, au paquet de biscuits, le ticket de métro, certains se proposent même de changer vos euros.
Je pars demain à l'aventure: trouver le bus qui empruntera le bon chemin et qui m'emmènera jusqu'a mon lieu de stage. 800 bus appartenant à des compagnies différentes et privées (merci la privatisation) empruntant des trajectoires improbables...
Quelques photos....
mi Cuarto...dans une maison charmante
La Casa Rosada, Centre de l'exécutif argentin, sur la Plaza de Mayo (chaleur écrasante et humide)
Le bazar, les gens traversant sans aucune sécurité le passage à niveau du train.
Ma maison, ma chambre donnant sur le jardin
Les grandes avenues autoroutes
Les pigeons de la Plaza de Mayo, juste en face de la Casa Rosada
Blanchette portant l'obélisque
Trac sur le sol de la Plaza de Mayo "La place est celle des mères, pas des traitres"
Pour en savoir plus: http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A8res_de_la_Place_de_mai