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Historias de mate y de argentinos
16 avril 2008

Les fous du volant

Il faut savoir que je risque ma vie tous les jours pour aller bosser. Oui, nous sommes bien au pays de Fangio, il suffit de monter dans un bus ou un taxi pour s'en rendre compte.
Petit manuel pour prendre le bus à Buenos Aires:
1. Acheter la Guia T. Ici, pas de compagnie de bus "nationale ou municipale", les argentins ayant compris que pour éviter les grèves à répétition, il fallait PRIVATISER. Il existe environ 800 lignes de bus appartenant presque toutes à des compagnies de bus différentes, certains étant en moyen, voire en très mauvais état. Les bus sont colorés, bruyants et surtout vieux, très vieux. Je tiens à souligner que les amortisseurs sont évidemment inexistants (ahahah). Je disais donc que la première étape est de savoir quel bus prendre et surtout quel "ramal". Oui, car pour chaque ligne de bus, il existe un parcours différents. On appelle la compagnie de bus pour savoir à quel arrêt on doit s'arrêter (inutile de demander au chauffeur, il sera trop occupé à slalomer entre les voitures: LA DEBROUILLE
Après avoir bien potassé, on passe à l'étape 2.

2. Avoir de la monnaie. Il y a un gros problème en Argentine, les pièces de monnaie. Il est impossible d'en avoir dans le porte-monnaie. On se retrouve toujours avec une liasse de billets de 2 pesos (50 cts d'euro environ)mais jamais de petite monnaie. Cela est bien pratique quand on peut prendre le bus, qui n'accepte que les pièces. On fait donc un petit tour au Kiosco pour acheter un alfajor pour la route, le chemin est long. Quand on est sur d'avoir ses 2pesos50, on passe à l'étape suivante.

3. Etre patient. Notre âme d'européen stressé est souvent mise à mal en Argentine. par exemple, pour mon deuxième jour de travail ce matin, je me pose à mon arrêt de bus et attends..attends..3/4 d'heure que le bus n°60 ramal 4 arrive. Je suis donc arrivée avec une demi heure de retard pour mon 2ème jour. Bref, la rapidité et des yeux de lynx sont indispensables pour prendre le bus. On sort donc ses lunettes de myope et on se tient prêt. Quand on voit au loin du bus s'approcher, on se mets bien au milieu de la route(un bus en cache souvent un autre),on fronce les sourcils et fais un grand signe au bus de s'arrêter. Celui ci mets dont un bon coup de frein, ouvre les portes 200M avant de s'arrêter, et à vous de sauter dans le bus (presque en marche) avant que les portes ne se referment. Cela requiert un entrainement assez important. on annonce l'arrêt au chauffeur et on introduit sa petite monnaie dans les machines datant de Mathusalem. Inutile de demander au chauffeur là ou vous devez vous arrêtez, celui-ci ne comprendra pas votre espagnol et ne vous écoutera qu'à moitié. A vous alors de trouver une gentille mamie qui vous aiguillera et vous indiquera le moment de sortir.

4. Prier.L'avant dernière étape du périple. Quand on est à Buenos Aires dans un transport en commun, il faut prier, déjà pour que le chauffeur n'écoute pas la dernière compilation des meilleurs hits de Cumbia (ou salsa de 1982), puis pour arriver entier du point A au point B. En effet, les bus n'hésitent pas à: conduire très vite, couper la route sans regarder dans le rétroviseur (sport national), et à faire des appels de phares pour que les voitures se poussent et laissent aller à fond ces bolides urbains bruyants et rouillés et à freiner au dernier moment.

5. L'arrivée. L'ultime étape. Il faut donc se préparer et donc avoir demandé à une âme charitable de nous indiquer l'arrêt pour descendre au km31 (pratique quand les arrêts n'ont pas de nom). On se lève bien à l'avance, le bus ouvre les portes, commence à freiner ensuite, à vous ensuite de sauter en marche sur la route (vous ne croyiez quand même pas qu'il allait vous laisser sur le trottoir!)

Vous êtes donc prêts à prendre le bus à Buenos Aires.

Jusqu'à ce week-end, je passais mon temps à comparer la vie ici et en France. A essayer de comparer ce qui ne pouvait pas être comparable, les modes de vie, les gens, les infrastructures...
Je me suis rendue compte que tout cela était complètement ridicule et inutile. Ma vie en France est évidemment différente de celle d'ici et rien n'est comparable. J'apprécie d'autant plus chaque moment depuis que j'ai accepté la différence culturelle et que je me fonds dans la masse argentine. Je vis désormais les choses comme elles s'offrent à moi ne cherchant plus la comparaison, puisqu'elle est impossible. J'accepte donc ce pays avec ses qualités et ses défauts. Je me sens comme un poisson dans l'eau

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Commentaires
A
Coucou CAL number1!<br /> A ce que je voies nous avons les mêmes expériences "busifères"... Gros bisous et surtout accroche toi à la rampe si il y en a une!!!
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